Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)
Des « Bus école » de la Société des transports abidjanais (SOTRA) étaient visibles ce mercredi 18 aout 2021 sur les grandes artères de Bouaké, matérialisant ainsi la dernière ligne droite avant le déploiement effectif des activités de cette société nationale de transport urbain dans la capitale régionale du Gbêkê.
Selon les responsables de cette régie déjà présente à Abidjan et ses banlieues depuis 1960, la Sotra devrait commencer à Bouaké avec 73 autobus dès la prochaine rentrée scolaire, prévue dans le courant du mois de septembre. Des panneaux d’arrêt de bus ont d’ailleurs été installés depuis plusieurs semaines déjà sur le trajet des 8 lignes qui desserviront la ville du nord au sud et de l’ouest à l’est en passant par le centre-ville.

Ce projet de la Sotra à Bouaké est un vieux rêve qui se réalise pour les habitants de la ville cosmopolite du centre ivoirien. Plusieurs étudiants et parents d’élèves interrogés par Bouake360 ont exprimé leur satisfaction face à cette arrivée imminente des autobus à Bouaké.
« Je dépense en moyenne 1000 Fcfa en aller et retour par jour entre le campus et mon domicile au quartier Koko en empruntant un taxi ou mototaxi. Ce qui me revient à 5000 Fcfa pour 5 jours de cours. Jugez-en vous-mêmes », lance perplexe, l’étudiant en sciences économiques, Abdoulaye Kouyaté. « C’est donc avec une grande joie que j’attend cette arrivée de la Sotra ici », a-t-il ajouté avec un large sourire au coin des lèvres.
Même son de cloche pour Kouakou Konan. Ce parent d’une élève de 5è au lycée Djibo Sounkalo, à l’extrême ouest de Bouaké, dit être le père le plus heureux en ce moment avec la réalisation de ce projet d’autobus à Bouaké. « L’année dernière, j’ai dépensé prés de 20 000 Fcfa par mois en terme de transport pour ma fille, en plus de tous le stress que j’ai enduré tout au long de l’année à cause de l’insécurité routière à laquelle elle était exposée tous les jours. C’est donc un vrai ouf de soulagement pour moi », s’est-il réjoui à son tour.
Cependant, de vives inquiétudes demeurent pour les septiques qui se demandent comment les bus de la Sotra vont arriver à circuler convenablement dans ce tohu-bohu de la circulation à Bouaké, où de nombreux motocyclistes et automobilistes sont souvent indexés pour leur manque de civisme sur la voie publique.
Sur le plan économique, l’inquiétude existe également chez les acteurs du transport déjà en activité sur le terrain. Si les chauffeurs de taxi ville donnent l’impression de minimiser le manque à gagner que cette implantation va entrainer dans leur recette journalière, ce n’est pas le cas pour les taxi-motos qui n’arrivent pas à cacher leur embarras. Ce moyen de transport à deux roues est très prisé par les élèves et étudiants de Bouaké. Le sera-t-il encore à la rentrée des classes prochaines ?
Cheik Koné