Côte d’Ivoire/ Anacarde : la Coop-Ca-Vica sollicite l’aide de l’Etat pour un meilleur rendement

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Le président du conseil d’administration (PCA) de la Société Coopérative avec conseil d’administration du vivrier et du cajou (Coop-Ca-Vica), Arouna Konaté a sollicité, le jeudi 30 septembre 2021, un appui financier de l’Etat de Côte d’Ivoire au profit des operateurs de la filière de la noix de cajou en vue d’une amélioration de la qualité de cette spéculation dont le pays est le premier producteur mondial.

M. Konaté s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée au siège de sa coopérative au quartier Beaufort à Bouaké.

« Quand on prend la filière anacarde, la Côte d’Ivoire est fier d’être le premier producteur mondial et c’est une fierté pour tous les ivoiriens. Mais en dehors des quantités que nous produisons chaque année nous avons besoin de produire la qualité pour cela nous avons besoin de l’aide de l’Etat », a fait remarquer d’entrée le PCA de la Coop-Ca-Vica, Arouna Konaté. A ce sujet, a-t-il poursuivi, « nous demandons à l’Etat d’initier des formations à l’encontre des operateurs que nous sommes. Nous demandons aussi à l’Etat de mettre des politiques de subventions en place pour nous permettre de produire des noix de cajou de bonne qualité ». Différents facteurs sont à la cause de la mauvaise qualité de l’anacarde ivoirien enregistrée ces dernières années. Il s’agit entre autres, selon lui, du manque d’entrepôts adéquats et de la mauvaise qualité des sacs de conservation.  

Pour remédier à cette situation, « l’Etat doit mettre à disposition la sacherie pour doter les différents producteurs. Comme nous (Coop-Ca-Vica) avons eu à le faire sur fonds propres les années précédentes », a expliqué M. Konaté.

Aussi, a-t-il ajouté, l’Etat ivoirien doit songer à mettre en place une vraie politique de sensibilisation de proximité auprès des producteurs parce que très peu parmi ces derniers ont accès aux médias. 

« En formant les Opa il est fort probable qu’on puisse atteindre ces producteurs et que le suivi soit au niveau de l’Etat sur la question de la qualité », a-t-il par la suite relevé.

 Le patron de la Coop-Ca-Vica est ensuite revenu sur une vielle promesse non tenue de l’Etat de Côte d’Ivoire.

« En 2018 il y’avait des fonds qui étaient destinés pour la construction des entrepôts, c’est-à-dire aux Opa, aux sociétés coopératives. Nous avons tous souscrits à cela en fournissant les documents que l’Etat avait demandé mais jusque maintenant il n’y a pas de retour malgré cela avec nos propres fonds nous avons construits certains entrepôts en se disant que l’Etat allait nous prendre en marche » hélas, a-t-il martelé, ajoutant que le problème de la qualité tant décriée ne saurait avoir de réponses adéquates sans une implication de tous.

Pour lui, « il ne suffit pas seulement de le dire mais il faut l’appliquer et nous-mêmes on s’est donné les moyens d’acheter des machines pour le contrôle du taux d’humilité et ceux qui n’ont pas pu le faire l’Etat doit les appuyer financièrement ».

« Nous remercions l’Etat pour ce qu’il fait pour nous mais c’est un cri de cœur que nous lançons aujourd’hui. L’Etat doit appuyer les sociétés coopératives parce que jusque là nous sommes orphelins, depuis la création de la Coop-Ca-Vica nous n’avons pas reçu d’aide venant de l’Etat, nous produisons mais nous n’arrivons pas à commercialiser », a fait remarquer Arouna Konaté, invitant le gouvernement ivoirien à la mise en place d’un fonds de garantie auprès des structures financières, qui permettra aux operateurs de la filière de l’anacarde de travailler dans la quiétude.

« On commercialise près de trente mille tonnes brutes de noix de cajou ce qui est conséquent. On nous avait dit qu’il y’avait un fonds Covid nous avons monté les dossiers mais on n’a pas eu de soutien malgré notre chiffre d’affaire. On aide l’Etat à créer des emplois mais si nous on n’arrive pas à s’en sortir on fait comment ? », s’est interrogé M. Konaté, soulignant que si la Coop-Ca-Vica disparait aujourd’hui, c’est sept mille producteurs et leurs familles qui en pâtiront.

 « Chaque année on aide nos producteurs avec des produits phytosanitaires, on les aide avec des kits scolaires et à scolarisation de leurs enfants (…), que l’Etat instruise des banques à mettre l’argent à notre disposition », a-t-il conclu.

Dans son introduction, le PCA de la Coop-Ca-Vica, Arouna Konaté a d’abord salué les actions du gouvernement en faveur du secteur de l’anacarde avant de faire un point de sa tournée entreprise auprès de plusieurs structures étatiques et régionales pour présenter sa coopérative. Selon lui, la délégation qu’il a conduite a été successivement reçue par le ministre d’Etat, ministre de l’agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, ainsi que par le directeur général du conseil coton Anacarde, le docteur Adama Coulibaly et le ministre gouverneur du district autonome du Béré, Moussa Dosso.

La Coop-Ca-Vica a vu le jour en 2013 avec 40 producteurs, elle est aujourd’hui certifié par l’Etat ivoirien avec plus de 7000 producteurs à son actif qui exercent dans le secteur agricole et du vivrier en Côte d’Ivoire.

Eliezer Rodemi