Elodie Cakpo, la jeune béninoise qui veut relever le défi de « Zéro détenu mineur dans les prisons » d’ici 2060


Bouaké360-Abomey Calavi (Bénin)

Dossi Élodie Grâce Cakpo est la présidente de l’Organisation non gouvernementale (ONG) WAACIS sigle en anglais pour World association for assistance to children in incarcerated situation (Association mondiale pour les enfants en situation d’incarcération), par ailleurs étudiante et jeune entrepreneuse Béninoise. A seulement 21 ans, elle rêve déjà d’un grand destin, c’est-à-dire relever le défi d’ici 2060, de « Zéro détenu mineur dans les prisons » de son pays. Elle se livre dans cette interview exclusive accordée à Bouake360.

Propos recueillis par Eliezer Rodemi

 Jeune étudiante, Élodie Cakpo milite activement pour la réinsertion sociale, professionnelle et le suivi psychologique des détenus mineurs, enfants des prisons et les enfants les plus vulnérables. Pour atteindre cet objectif elle sollicite l’appui de l’État béninois.

Bouake360 : Bonjour présidente vous allez commencer par vous présenter.

Bonjour je m’appelle Élodie Cakpo. Je suis de nationalité béninoise et j’ai 21 ans. Je suis la présidente de l’ONG WAACIS. Étudiante au département de sociologie anthropologie à l’université d’Abomey-calavi et journaliste de formation.

Bouake360.com : Parlez nous un peu de votre structure et pourquoi avez-vous décidé de mettre une telle organisation sur pied qui milite pour la cause des enfants ?

E.C : En mai 2018, j’ai été bouleversée par la lecture d’un article sur la situation des enfants dans les prisons au Bénin. J’ai pris contact avec l’Agence Pénitentiaire du Bénin où avec l’aide et l’implication de certains amis nous avons appris d’avantage sur les conditions de vie des enfants incarcérés. Après avoir pris connaissance de ces conditions, j’ai automatiquement décidé de faire quelque chose pour créer le changement, apporter ma contribution à l’amélioration de la qualité de vie de ces enfants.

Bouake360.com : Il existe depuis combien d’années ? Et faites nous l’état des lieux des détenus mineurs au Benin selon les statistiques ?

E.C : En effet, selon des statistiques récentes, la situation des détenus mineurs est préoccupante. Dans 10 maisons d’arrêt visitées en 2017, un total de 7.358 hommes, 243 femmes et 83 mineurs sont enregistrés. Sur l’ensemble des mineurs, 2% ont entre 15 et 18 ans et 92% passent à l’âge adulte dans les maisons d’arrêt. Il s’agit souvent d’enfants orphelins ou d’enfants de rue.

Bouake360.com : Quelles ont été les activités que vous avez menées ?

E.C : Ma visite dans une des prisons m’a permis de toucher du doigt les conditions déplorables, à la limite déshumanisante dans lesquelles vivent ces enfants.

En urgence, j’ai décidé, à travers un projet dénommé  » Programme d’Assistance Happyday  », d’organiser une campagne de collecte de dons (vêtements, vivres, chaussures, …) pour venir en aide aux détenus mineurs et aux enfants de détenus de la prison civile d’Abomey-Calavi, projet que j’ai concrétisé en décembre 2018, 2019 et plusieurs autres projets.

Bouake360.com : Donnez nous plus de précisions sur vos activités

E.C : A ce jour, WAACIS compte 13 membres dont 09 bénévoles et 04 permanents. A travers nos activités, nous avons impacter à ce jour :

– 112 mineurs incarcérés,

– 302 parents d’enfants prisonniers,

– 805 enfants en situations difficiles (orphelins, enfants de rue, enfants portants un handicap, mineurs en apprentissage…)

-121 Jeunes dont 12 ambassadeurs WAACIS,

-13 organisations de la société civile partenaires.

– Défis techniques et organisationnels : renforcement de nos capacités

– Défis financiers : mobilisation de ressources financières conséquentes

– Défis politiques : impacter les décideurs politiques

– Défis stratégiques : Réseautage à l’international

Bouake360.com : Un mot à l’endroit de l’État béninois en particulier et en général à la population.

E.C : Je demande à l’État d’essayer d’appuyer les organisations de la société civile qui militent à l’endroit des enfants et demander à la population de nous aider dans cette tâche en sensibilisant et en éduquant les enfants. L’Afrique autrefois était un continent où tout le monde pouvait éduquer l’enfant des autres et à cette époque il y’avait moins de méfiance donc si cette solidarité pouvait reprendre pour que tout le monde puisse s’ingérer dans l’éducation de nos enfants pour que quand l’enfant commet un acte dehors on puisse le reprendre avec la rigueur qu’il faut, il aurait moins de détenus mineurs. Et nous espérons que d’ici 2060 que l’objectif zéro mineur dans les prisons soit atteint.

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