Lutte contre la fistule obstétricale : l’UNFPA instruit 200 leaders de jeunes et de femmes à Bouaké

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Le bureau décentralisé du Fonds des Nations- Unies pour la Population (UNFPA) de Bouaké, dans le centre ivoirien, a organisé le mercredi 8 décembre 2021, une campagne de sensibilisation au profit de deux-cents leaders de jeunes et de femmes sur les causes, symptômes et conséquences de la fistule obstétricale.

Après les hommes de médias, les agents de santé et d’autres groupes professionnels, c’était au tour des leaders de jeunes et de femmes de la région de Gbêkê d’être outillés ce mercredi, sur les causes, les symptômes et les conséquences de cette pathologie qualifiée de « maladie de la honte ».

La rencontre qui s’est tenue à l’auberge de la jeunesse de N’Gattakro, a été vivement saluée par la directrice régionale de la promotion de la jeunesse de l’insertion professionnelle et du service civique, Bamba Fatoumata. A l’en croire, cette activité à fort impact social est nécessaire aux différents leaders pour être les relais dans les quartiers et villages. Ce qui contribuera efficacement selon lui à l’éradication de cette maladie avant 2030, comme le souhaite l’UNFPA.

« Cette campagne de sensibilisation à votre endroit vise à améliorer vos connaissances afin que vous puissiez à votre tour, participer à la prévention et à la détection des cas de fistules obstétricales dans vos communautés respectives. C’est une maladie qui peut se guérir. Nous comptons sur votre concours afin d’être des relais au sein de la population », a-t-elle indiqué.  

Présent à cette cérémonie, le secrétaire général de la préfecture de Bouaké, Ankoun Kouadjo, a exhorté les femmes à fréquenter les centres de santé pendant leurs grossesses pour éviter de contracter cette maladie.

La formation a été assurée par le conseiller clinique Association ivoirienne pour le bien-être familial (AIBEF) Bouaké, Zaouli Bi Zaouli. Selon lui, plusieurs causes sont à la base de la fistule.

« Les facteurs favorisant sont les pratiques traditionnelles néfastes (mutilations sexuelles, les mixtures abondantes à boire, l’ocytocique traditionnelle), les grossesses précoces, les mariages précoces, le manque de structures sanitaires, le mauvais suivi du travail, les pressions prolongées de la tête fœtale sur une vessie pleine, les césariennes, le viol, les manœuvres abortive et obstétricale… », a-t- il cité avant de rassurer que cette maladie se guérit, après une intervention chirurgicale qui se fait gracieusement lors des caravanes à intervalles de 4 mois, sur toute l’étendue du territoire. Il n’a pas manqué de revenir sur l’importance pour les femmes enceintes, de faire normalement les consultations prénatales (CPN).

Eliezer Rodemi

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Marche blanche en hommage à Hermine, l’étudiante violée et assassinée à Bouaké 

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Plusieurs centaines d’élèves et étudiants ont manifesté, ce samedi 4 décembre 2021, à Bouaké pour rendre hommage et réclamer justice pour Kouakou Amoin Marie Josée Hermine, l’une des leurs, retrouvée morte il y a quelques jours, dans cette deuxième ville ivoirienne.

Ils étaient des milliers à prendre part à cette « marche blanche », en hommage à Hermine, l’étudiante en licence 2 communication à l’université Alassane Ouattara (UAO). Le jeudi 25 novembre dernier, le corps sans vie de la jeune fille de 19 ans a été retrouvé dans une maison inachevée au quartier Broukro, au sud-ouest de Bouaké. Elle avait été enterrée là, après avoir été enlevée, violée puis sauvagement assassinée par son ravisseur, un chauffeur de mototaxi.

Habillés de T-shirts blanc ou orange avec la photo de Hermine, les jeunes ont marché sur plusieurs kilomètres en partant du campus 1 de l’UAO, à l’extrême ouest de la ville. Des bandeaux oranges sur la tête ou les bras, ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Hermine notre héroïne, merci, merci, merci. Vas en paix dans les bras de ton seigneur », « Le CEECI dit non aux violences basées sur le genre » ou « Justice, rien que la justice » ou encore « violences sexuelles, je ne suis pas d’accord, je dénonce ».

La procession a ensuite marquée un bref arrêt au feu de la Madone, à l’intersection des quartiers N’Gattakro et Broukro, là où la jeune fille a été aperçue vivante pour la dernière fois. C’est à cet endroit précis, qu’elle avait emprunté, le jeudi 18 novembre 2021, aux environs de 19 heures, le taxi-moto qui devait normalement la conduire à son domicile familial au quartier Broukro. Hélas, elle ne retrouvera plus jamais les siens.

Apres ce petit temps d’arrêt, la longue file de marcheurs s’est ensuite ébranlée vers la place du carnaval, où une motion a été adressée aux autorités de la ville, en présence des parents de la victime. Cette marche pour « dire non au viol à Bouaké » s’inscrivait dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire. Elle a été organisée par les directions régionales des ministères, de la femme, famille et de l’enfant, de la solidarité, de la cohésion sociale et de la lutte contre la pauvreté, le ministère de l’emploi et de la protection sociale, le conseil régional des droits de l’homme, le comité des élèves, et étudiants de côte d’ivoire (CEECI), et les Ong de lutte pour la défense des droits humains, avec l’appui technique et financier du fonds des nations unies pour la population (UNFPA).

Ce samedi matin, à Abidjan, dans la capitale économique ivoirienne, une grande marche baptisée « Offensive Orange » a été également organisée pour dénoncer les violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire où plus de 800 viols ont été enregistrés en 2020.

A l’initiative de la ministre de la femme de la famille et de l’enfant, Nassebena Touré, la marche d’Abidjan a vu la participation de plusieurs centaines de femmes.

Selon des chiffres fournis par le système national de collecte de données des violences basées sur le genre, en 2020, en Côte d’Ivoire, ce sont 5 405 cas de violences qui ont été enregistrés dont 822 cas de viol. La majorité de ces agressions était faite sur des mineurs de moins de 18 ans, stipule entre autres ces données officielles.

Cheik Koné

Santé: l’UNFPA informe les professionnels des médias de Bouaké sur la fistule obstétricale

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et son partenaire, l’Association Ivoirienne pour le Bien Être Familial (AIBEF), ont entretenu ce mercredi 24 novembre 2021, les journalistes de Bouaké sur la fistule obstétricale.

L’objectif de cette session est de doter les journalistes des bonnes informations pour mieux renseigner les populations, sur cette maladie.

La fistule vésico-vaginale est une maladie qui se manifeste par la perte involontaire et incontrôlée de l’urine. Elle se présente par un « trou » entre la vessie et le vagin de la femme porteuse, ce qui provoque la rupture des liens sociaux, la fistule vésico-vaginale fait souffrir en silence de nombreuses femmes atteintes de la maladie. Pour prévenir cette pathologie, l’UNFPA a orienté sa campagne de sensibilisation et de lutte vers les journalistes afin qu’ils soient le relais privilégié des informations auprès des populations.

« La fistule est une maladie que la population ne connaît pas très bien donc nous voulons donner l’information aux hommes et aux femmes de médias, les informer sur la manifestation et la disponibilité d’une prise en charge pour qu’à leur tour, ils puissent faire passer l’information aux communautés et aux ménages », a expliqué Alice Zadi, coordonnatrice du bureau de l’UNFPA Bouaké.

Dans sa présentation, Zaouli Bi Zaouli, conseiller technique à l’AIBEF, a pour sa part, conseillé aux femmes enceintes d’effectuer un minimum de 4 consultations prénatales et 3 échographies afin de déceler tôt la dystocie qui est une cause directe de la fistule obstétricale.

Selon le Docteur Baï Arnaud Antoine Thierry, coordonnateur à l’AIBEF, plusieurs facteurs sont directement ou indirectement à l’origine de la fistule obstétricale. Il s’agit entre autres des pratiques traditionnelles néfastes, que sont l’excision, l’ocytocique traditionnelle, les mixtures abondantes à boire, les efforts de poussée précoce, les manœuvres obstétricales et la manœuvre abortive. Une pression prolongée de la tête fœtale sur une vessie pleine, la dystocie, les grossesses précoces, un mauvais suivi du travail par une matrone mais aussi le manque de structures sanitaires de qualité dans les zones enclavées, figurent également parmi les causes de cette maladie.

Il a ajouté aussi que, stigmatisées, refoulées et parfois même divorcées, les femmes souffrantes de la fistule vésico-vaginale « meurent socialement » en raison de l’odeur âcre de leurs urines.

Dans le cadre de cette lutte, il existe une coopération entre l’Agence Coréenne de Coopération Internationale (Koica) et le gouvernement de Côte d’Ivoire. Elle travaille à la prévention et à la prise en charge des femmes porteuses de la fistule vésico-vaginale. Une caravane gratuite organisée par les deux partenaires a permis de prendre en charge plus d’une vingtaine de femmes, souligne-t-on.

Eliezer Rodemi