Affaire gestion « opaque » du CROU de Bouaké : la directrice répond à ses détracteurs

La directrice générale du Centre régional des œuvres universitaires de Bouaké (CROU-B), Mme Brou Epse Kouassi N’goran, a décidé de répondre à ses détracteurs, notamment à la représentation locale du Syndicat national des agents de l’enseignement supérieur (Synages) qui à travers une sortie médiatique en début de semaine avait dénoncé sa gestion « opaque » à la tête de cette structure chargée de l’amélioration des conditions de vie et de travail des étudiants.

Elle s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse qu’elle a animée le jeudi 22 juillet 2021 dans les locaux du CROU de Bouaké.

« Juste vous dire qu’il n’y a pas de feu à la demeure, parce que tous ces syndicalistes, qui, depuis quelques temps font du bruit sur les réseaux sociaux avec les menaces et font des points de presse se sont tous des agents du CROU et en début de carrière », a relevé de prime abord Mme Brou, qualifiant ses détracteurs d’apprentis syndicalistes.

« Je pense qu’il y a l’apprentissage au niveau du syndicalisme et au niveau des textes de l’administration. Je pense que lorsqu’on a des grèves vis à vis de sa hiérarchie c’est la négociation qui prime. Combien de fois on ne les avait pas rencontrés ? Moi même je les ai rencontrés. Lorsque j’échange avec eux que je ne trouve pas d’issue, j’ai constitué une équipe qui les a croisé et tout ça c’est à propos des heures supplémentaires et depuis que nous sommes ici nous avons eu plusieurs audits à propos de ça et on ne nous a jamais fait de reproche », a-t-elle fait remarquer .

Dans un rapport rendu public le lundi 19 juillet 2021, le Synages section du CROU de Bouaké a égrené un chapelet de reproches contre la première responsable du CROU-B, Mme Brou N’goran, dont entre autres, la gestion cavalière des heures supplémentaires, le non reversement des prélèvements CNPS des agents contractuels, la violation du principe de promotion selon les grades et catégories de la fonction publique, les intimidations et menaces systématiques de mutation des fonctionnaires ou de licenciement des agents contractuels.

Sur cette question des heures supplémentaires, la directrice générale du CROU-B s’est dite surprise face à l’intransigeance affichée par les syndicalistes. Cette année, a-t-elle expliqué à ce sujet « on a donc demandé une rallonge au niveau des heures supplémentaires compte tenu des nouveaux que moi même j’ai demandé à envoyer et notre effectif a été revu à la hausse donc on leur a octroyé quelque chose ».                                                                

Selon elle, « le synapeci et le Synages se sont saisis de ça (rallonge) pour refaire un gré que nous devons exécuter. J’ai donc revu la sous direction de la Daf pour revoir la répartition des heures supplémentaires et on leur a fait des propositions et ils disent qu’ils ne veulent pas, que c’est leur gré. Ce qu’ils veulent, c’est ce qu’on doit appliquer mais quand on parle des heures supplémentaires on tient compte des grades et de l’ancienneté ».

C’est pourquoi, a-t-elle souligné, « après plusieurs négociations avec mes collaborateurs ils disent qu’ils ne veulent pas. Avec ce que je voyais et voulant la paix j’étais obligé d’informer le secrétariat général de la préfecture pour qu’il leur donne des conseils, ils sont partis et ils ont dit que tant que leur gré n’est pas pris en compte je ne peux pas avoir la paix. Après plusieurs propositions c’est au fur et à mesure que les heures supplémentaires seront versées mais eux ils veulent tout et c’est ce qui nous divise ».

Poursuivant, Mme Brou Epse Kouassi N’goran est revenue sur l’affaire de l’agent qui s’est fait licencier après avoir été accusé de vol. Il s’agit selon elle, d’un certain Gonedré, un agent contractuel, qui s’est rendu coupable de vol de matériels au service de la cuisine.                                                      

« Depuis le mois de janvier on l’a suivi pour qu’il restitue mais il n’a pas restitué. Le patrimoine aussi a porté plainte au niveau du commissariat jusqu’à ce que l’affaire soit chez le procureur et il était en garde à vue et nos amis sont venus manifester leurs mécontentements et pour les agents du CROU qui veulent travailler, j’ai demandé du renfort pour qu’on vienne les sécuriser », a-t-elle indiqué, ajoutant que « nous gérons les biens de l’État et chacun vient prendre ce qu’il veut et quant il y a un audit c’est à moi qu’ils vont demander ».

Malgré cela, dira-t-elle, « j’ai demandé on a retiré la plainte et il a été libéré et l’employeur est entrain de voir comment payer ses droits, donc quand je dis qu’il y a pas de feu à la demeure c’est de tout ça que je parle et quand je vois qu’il y a tous ces bruits autour je pense qu’on doit trouver une autre solution que de s’attaquer à ma personne sur les réseaux sociaux à ma personne et écrire partout et je pense qu’il faut mettre ça sur la jeunesse parce qu’ils ont besoin de formation syndicale et nous sommes là pour les accompagner et dans toutes choses ».

 « Il faut mettre balle à terre pour que les choses puissent rentrer dans l’ordre. Et nous en tant que premier responsable du CROU on est ouvert à toutes négociations et on est là pour tout le monde. C’est le Synages qui veut faire croire qu’il y’a le feu à la demeure. La question de la CNPS Dieu seul sait le combat que nous menons pour que les agents puissent être déclarés », a conclu Mme Brou.

Eliezer Rodemi

Publicité