Violence domestique: Save the children installe un centre d’écoute à Bouaké

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

L’Organisation non gouvernementale internationale (ONGI) Save the children a procédé jeudi 25 février 2021 à Bouaké, dans le centre ivoirien à l’ouverture officielle d’un centre d’écoute pour les victimes des violences basées sur le genre (VBG), a constaté Bouaké360.

Dénommé « One stop center », ce centre intégré qui permet d’assurer une prise en charge globale des cas de VBG est installé dans l’enceinte du Centre de santé urbain (CSU) de Koko, en plein centre de Bouaké. Cette structure spécialisée apportera une réponse aux effets immédiats et secondaires de la Covid-19 sur l’enfance, notamment sur les questions de violences basées sur le genre.

Financé par l’Union Européenne (UE), ce projet de Save the children intitulé « Devco19 » permettra donc de renforcer le mécanisme de protection de l’enfant au niveau de la ville Bouaké où de nombreux cas de violences faites aux enfants et aux femmes ont été enregistrés depuis le début de la pandémie.

Prenant la parole en présence des autorités administratives de la santé de la ville, Lath Alain Didier, directeur de la protection de l’enfant s’est dit ravi d’assister au nom de la ministre Ly Ramata Bakayoko à cette cérémonie solennelle marquant l’ouverture du bureau de « One stop center » à Bouaké.

«One stop center est un élément nouveau qui vient compléter le dispositif de protection des enfants en Côte d’Ivoire et le ministère de la femme, de la famille et de l’enfant se réjouit » de ce beau fruit de sa collaboration avec l’ONG Save the children, a-t-il fait savoir.

Selon M. Lath, « c’est avec un grand bonheur que nous accueillons un tel dispositif qui s’installe dans un centre de santé où la vulnérabilité est encore plus proche nous aide véritablement à nous rapprocher de toutes les formes de victimes et de vulnérabilité ».

Poursuivant, il a souhaité que ce dispositif « puisse fonctionner et nous donner des résultats qui viendront renforcer notre base de données et aider dans les prises de décisions et surtout renforcer notre disposition et nos actions pour 2021 dans le cadre d’un programme national ».  

A son tour, Mme Cissé Sononsa, chef bureau Save the children Bouaké, représentant le directeur pays, a appelé la population à visiter le centre qui est mis à leur disposition.

« C’est un centre d’écoute qui a été mis à la disposition de la population de Gbêkê pour aider les personnes (hommes, femmes, enfants) qui sont victimes des violences basées sur le genre pour une écoute très attentive », a-t-elle réitéré, ajoutant que le dispositif est composé de psychologues et de travailleurs sociaux formés à écouter les victimes et les aider à surmonter les violences subies.

Pour ceux qui n’arrivent pas à se déplacer, a conclu Mme Cissé «  ils peuvent appeler le numéro vert (800 888 89) pour expliquer leur différents problèmes pour trouver une solution ».

Selon une étude récente de Save the Children, la pandémie de COVID-19 risque de contraindre 2,5 millions de filles supplémentaires dans le monde à des mariages précoces au cours des cinq prochaines années.

Toujours selon cette étude, la COVID-19 menace d’exacerber les risques de violence à l’encontre des enfants, en particulier ceux qui y sont déjà particulièrement exposés ; c’est le cas notamment des filles, des enfants pauvres, des enfants handicapés et de ceux qui vivent dans des contextes fragiles.

Selon Save the children, dans près d’un tiers (32 %) des ménages, un enfant, un parent ou un autre adulte s’occupant d’enfants a indiqué que des violences physiques ou psychologiques avaient été commises dans le foyer depuis le début de la pandémie.

La perte de revenus et la fermeture des écoles ont renforcé ces violences ; 19 % des ménages au sein desquels des enfants ont signalé des violences avaient perdu la totalité ou la plus grande partie de leurs revenus à cause de la COVID-19, contre 5 % là où il n’y avait pas eu de perte de revenus. Les violences au sein des foyers rapportées par les enfants ont été deux fois plus nombreuses durant la fermeture des écoles (17 %) que lorsque les écoles étaient ouvertes et que les enfants s’y rendaient (8 %).

Les réponses à l’enquête ont également laissé entendre que les filles pâtissaient des rôles attribués à chaque sexe au sein du foyer. Près de deux tiers des filles (63 %) ont évoqué une augmentation des tâches ménagères et plus de la moitié (52 %) ont dit passer plus de temps à s’occuper de leurs frères et sœurs ainsi que d’autres personnes depuis le début de la pandémie. Les filles ont expliqué que cela les empêchait d’étudier, dans une proportion deux fois plus importante que les garçons, révèle l’enquête de Save the children.

Eliezer Rodemi

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