Lancement à Bouaké d’un projet de recherche sur les impacts de la fin du mandat de l’ONUCI

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Un projet de recherche scientifique sur les impacts de la fin du mandat de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a été lancé le lundi 22 mars 2021 à Bouaké, en vue de faire une analyse anticipée sur les enjeux et défis de ce retrait sur la vie quotidienne de la population de cette deuxième ville ivoirienne, épicentre de la crise militaro-politique de 2002 à 2010.

Porté par une équipe d’Enseignants-Chercheurs de l’Université Alassane Ouattara (UAO), et soumis au Fonds d’Appui à la Recherche et à l’Innovation (FONARI), ce projet intitulé « Le retrait de l’ONUCI de la ville de Bouaké : Défis et perspectives d’une gouvernance territoriale après une décennie d’assistance », devra, sur une période d’une année, trouver des réponses aux différentes questions que soulève cette problématique. 

Cette étude, qui se veut une analyse anticipée sur les enjeux et défis du retrait de l’ONUCI, s’inscrit dans un contexte de gestion post-crise et de résilience, avec tout ce que cela implique comme défis pour Bouaké, une ville symbole de la rébellion, qui veut s’inscrire dans la marche de l’Etat de droit.

Il s’agira donc pour l’équipe de chercheurs dirigée par le Professeur Henri Bah de trouver des arguments scientifiques face aux nombreuses interrogations sur les défis auxquels la ville de Bouaké doit faire désormais face après ce retrait de l’ONUCI.

La team du projet FONARI UAO cherchera également des éléments de réponses au sujet des éventuels problèmes posés à la gouvernance administrative et politique de la ville de Bouaké suite au départ de l’ONUCI ainsi que sur les impacts de la fin du mandat de cette opération sur la vie quotidienne de la population.

En outre, les experts du FONARI UAO proposeront des stratégies de résilience pour la population en termes de politique publique pour relever les différents défis auxquels elle est confrontée, pérennisant ainsi les acquis de l’ONUCI.

L’atelier de lancement officiel du projet qui s’est tenu dans la salle des mariages de la mairie de Bouaké ce lundi 22 mars a été le lieu de présenter cette initiative aux autorités administratives, politiques et militaires, aux ONG et aux leaders communautaires de la deuxième ville ivoirienne, des personnes et structures susceptibles d’avoir bénéficié de la présence et des actions de l’ONUCI.

Suite à la crise militaro-politique de septembre 2002, le Conseil de sécurité par la résolution 1528 (2004) du 27 février 2004, a décidé de créer l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) visant à assister le pays pour faire face à cette crise, rappelle les termes de référence de l’atelier.

 Dans la mise en œuvre de cette résolution, poursuit le texte, plusieurs bases ont été installées dans certaines villes dont Bouaké. Cette ville considérée comme l’un des points culminants de la crise, a particulièrement bénéficié et profité de la présence et des actions de la mission des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Après plus d’une décennie d’assistance, le retrait de cette mission onusienne, placera la ville face à ses responsabilités en termes de gouvernance économique, militaire, politique et sociale.

Pour le Professeur Henri Bah, porteur dudit projet, « c’est fondamental, pour une ville comme Bouaké, de marquer un arrêt, en vue d’évaluer l’héritage des dix années de soutien de la Communauté internationale, à travers l’ONUCI, en vue du retour d’une paix durable et inclusive, au sortir de la crise militaro-politique du 19 septembre 2002 ». 

Selon lui, le départ de l’ONUCI après une décennie d’assistance est un phénomène social sur fonds de crise sociale. D’où tout l’intérêt de ce sujet, a-t-il tenu à faire remarquer dans son allocution à la cérémonie d’ouverture de l’atelier.

Prenant la parole à son tour, le maire de Bouaké, Nicolas Youssouf Djibo, a félicité cette initiative de l’UAO qui confirme davantage l’engagement de cette institution pour le développement de sa commune.

Cheik Koné avec Sercom UAO