L’état civil « se porte mal » en Afrique et « nul n’est à l’abri de l’insécurité que cela provoque » (Experts)

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

L’état civil « se porte mal » dans plusieurs pays d’Afrique et « nul n’est à l’abri de l’insécurité que cela provoque », ont indiqué à l’unanimité plusieurs experts réunis du 10 au 13 février 2021 à l’université Alassane Ouattara de Bouaké autour d’un colloque international sous le thème « état civil et sécurité nationale ».

Organisé par le Centre Africain d’Histoire du Droit, des Institutions et des Idées Politiques (CAHDIIP) en partenariat avec la fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung, ce colloque qui a regroupé des experts venus du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Mali a été l’occasion de faire l’état des lieux de l’état civil dans ces 4 pays d’Afrique avant d’aboutir à l’énoncé de solutions ou de pistes de solutions, voire comment améliorer l’existant.

Selon les différents panelistes qui se sont succédé à la tribune, le constat est sans appel, « l’état civil se porte mal et nul n’est à l’abri de l’insécurité que cela provoque ». Tous les communicants, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et du Mali tirent la même conclusion et traite l’état civil de « grand malade » de nos Etats. Ce mal de l’état civil touche tous ces aspects que sont les enregistrements des faits d’état civil, la sincérité, la fiabilité de ces enregistrements et leur archivage, ont-ils fait remarquer.

Pour ces experts, les causes de cet état de l’état civil sont multiples. Il s’agit entre autres de causes qui ont rapport à la perception que les populations se font de l’état civil et les causes relatives au fonctionnement de l’institution elle-même.

A propos des causes, poursuivent-ils, « l’élément déterminant semble être l’indifférence d’une grande partie de la population à l’égard de la déclaration des faits d’état civil » quand la seconde « est le dysfonctionnement des services d’état civil consécutif au non-respect de certaines procédures la concernant et à la méconnaissance des règles par les officiers et agents d’état civil ».

D’autres causes, non moins importantes, interviennent également, soulignent-t-ils ensuite avant de citer pêle-mêle la politisation de la tenue de l’état civil, les problèmes politiques en lien avec la nationalité qui finissent par déteindre sur la qualité du registre et sur la confiance ou non que les individus ont à leur égard. Toute chose, estiment ces spécialistes, qui peut aboutir à des revendications parfois violentes créant une insécurité qui amplifie à son tour le désordre « de l’état civil » et « dans l’état civil ».

Quant à la question de la « sécurité nationale », ils ont relevé chacun en ce qui le concerne, les menaces que font peser le désordre de l’état civil et dans l’état civil sur les populations et les Etats. Ces menaces sont le risque d’apatridie pour les non enregistrés à l’état civil, la non traçabilité des individus, le vol d’identité, les identités multiples, entre autres.

Pour ces scientifiques, les menaces sur l’Etat sont l’instabilité consécutive aux revendications identitaires comme en Côte d’Ivoire, les fraudes sur les actes d’état civil (la nationalité, l’extrait d’acte de naissance, l’acte de décès, l’acte de mariage), la non maitrise de la démographie de l’Etat, les problèmes de sécurité publique et d’insécurité transfrontalière, le rôle et l’implication des forces de l’ordre (Police, gendarmerie, armée) dans leur mission lutte contre les cas de fraude à l’état civil et à qui les populations reprochent à tort ou à raison un manque de professionnalisme.

Cheik Koné avec Sercom UAO

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Lycée 2 de Bouaké/ Suspension des cours: Yéo Seydou le proviseur lance un S.O.S

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Dans un entretien accordé à Bouaké360 ce mardi 2 janvier 2021 le proviseur du lycée moderne 2 de Bouaké, Seydou Yéo, explique les raisons de l’arrêt des cours de 72 heures décrété par ses enseignants, et parle sans détour de cet établissement public dont il a la charge depuis le 29 décembre 2011.

Propos recueillis par Eliezer Rodemi

Bouaké 360 : Présentez vous

Je suis Yéo Seydou proviseur du lycée moderne 2 de Bouaké depuis le 29 décembre 2011.

Bouaké 360 : Nous avons appris la suspension des cours dans votre établissement, en tant que premier responsable de quoi il s’agit ?

Proviseur : Les cours ont été suspendus pour une durée de 72 heures par les enseignants qui se plaignent d’un climat d’insécurité qui s’exprime par le fait que ce jeudi dernier, les élèves se sont opposés à l’arrestation de leur camarade par la police et le lendemain deux gamins ont perturbé les cours pour des raisons qu’on ignore. A cet effet, les enseignants ont estimé qu’il y’avait trop de perturbations et cela crée un climat d’insécurité donc ils observent un arrêt de cours de 72 heures pour protester contre cette situation d’insécurité et aussi ils ont souhaité que des mesures idoines soient prises pour garantir leur sécurité.

Bouaké 360 : A votre niveau qu’elles sont les méthodes voir les procédures menées pour la reprise des cours les jours à venir ?

Proviseur : Soucieux du bien être des ses collaborateurs et de ses enfants (élèves), on entreprend toujours des démarches pour le bien être de nos collaborateurs. On a affaire à des enfants qui n’ont rien à faire et qui viennent pour nous perturber donc nous avons saisi les forces régulières à travers la préfecture de police mais avant nous avons mis en place une petite police interne pour endiguer le phénomène mais il faut dire que les agressions ne se font pas forcément au lycée. En dehors du lycée il y’a un nombre important d’enfants venant d’un quartier précaire qu’on appelle Miangabougou qui font la loi au lycée ces jours ci, ils viennent dans la cours ou en dehors de l’école agressent les enfants pour prendre leurs petites monnaies donc pour cela les forces viennent souvent patrouiller à l’école et ça pour endiguer le phénomène mais il faut dire qu’il y’a toujours des résidus.

Bouaké 360 : C’est à dire que le lycée rencontre des difficultés ? Si oui lesquelles ?

Proviseur : Effectivement, le lycée moderne 2 de Bouaké, rencontre d’énormes difficultés. D’abord nous n’avons pas de clôture, la clôture est poreuse. Le lycée a été construit pour 1000 et qu’on se retrouve à près que 6000, le manque de salle de classe, il y’a plus de salle spécialisée, à côté nous devons recevoir beaucoup d’élèves donc nos classes sont surpeuplées. Aussi nous sommes en double vacation de la 6ème à la 1èreA et les élèves sont autour de 100 voir 125, également la clôture n’existe vraiment pas donc le lycée est poreux donc les gens rentrent de partout pour nous perturber et il en ait de même pour les bureaux des professeurs qui sont largement dépassés. Le personnel manque de bureau, les éducateurs sont à 4 voir plus, ce qui ne permet pas certaines écoutent des élèves.

Le lycée est poreux et les enfants vivant aux environs l’ont choisi comme leur lieu de guéguerre, les affrontements de quartier se sont transposés ici.

Pour cette année nous accusons un déficit de 9 professeurs (7 professeurs de mathématiques et 2 professeurs de physique chimie), il y’a des soucis donc pour palier ce déficit nous avons pu recruter des jeunes gens qui dispensent ces cours. Pour les autres disciplines ça va.

Bouaké 360 : Un appel à lancer ?

Proviseur : Oui, l’État essaie de faire ce qu’il peut mais je voudrais demander aux anciens du lycée de nous venir en aide mais au passage dire merci au ministre Amadou Koné, ministre des transports qui a fait beaucoup mais à qui nous demandons encore de nous venir en aide ainsi que les autres anciens et à toutes personnes désireuses d’aider le lycée à se signaler. Aussi aux parents pour qu’ils s’impliquent dans la sécurisation de notre établissement, qu’ils s’impliquent également dans l’éducation des enfants parce qu’il y a des enfants qui tirent leurs amis vers le bas. Ils appellent leurs camarades des autres établissements à venir perturber les cours ici. Quand ce n’est pas eux même directement et à coté de ça sous l’effet de la drogue ils attaquent d’autres élèves. Aussi aux autorités, je leur demande de s’orienter sur le lycée moderne 2 parce que c’est le lycée phare de cette zone et la demande est très forte aussi il n’a pas connu de réhabilitation encore moins de construction mais seulement nous demandons la construction d’une dizaine de salle pour avoir des effectifs acceptables.

Aussi que les forces de sécurité prennent à bras le corps ce problème. Parce que malgré tout cela le lycée 2 fait de bons résultats et il y’a des élèves qui ont envie de travailler et on doit aider ces élèves consciencieux et les enseignants pour relever ce défi de la qualité de l’école. Au rappel des fumoirs et des armes se retrouvent au sein du lycée. La faute revient à qui ?

Un trafiquant de munitions interpellé à Katiola

Katiola (Côte d’Ivoire)-Bouaké360

Un trafiquant de munitions calibre 12 a été interpellé, jeudi dernier à Katiola, dans le centre-nord ivoirien, alors qu’il s’apprêtait à écouler plusieurs cartons de sa marchandise frauduleuse, a appris Bouaké360 de sources concordantes.

Selon ces sources, le prévenu a été appréhendé à Fronan, une commune voisine de Katiola, le chef lieu de région avec à sa possession plusieurs cartons comportant un millier de munitions. Déjà répertorié dans les fichiers de la police, l’individu serait un récidiviste notoire.

En attendant l’ouverture de son procès, le malheureux trafiquant aura le temps de cogiter dans sa cellule sur les contours de cette troisième tentative infructueuse d’écouler coute que coute de la marchandise illégale sur le territoire ivoirien.