Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)
A Bouaké, l’indice des prix alimentaires a augmenté avec une forte hausse allant de 100 à 150 % sur les matériaux de construction en dépit des mesures du gouvernement contre la vie chère, a constaté le vendredi 11 mars 2022, un journaliste de Bouaké360 dans différents marchés de cette 2è ville ivoirienne.

Vendredi, le kilogramme de la viande de bœuf était revendu à 2500 F CFA au petit marché de Koko contre 2400 FCFA la veille (jeudi), soit une augmentation de 100 F CFA. Sur le même marché situé au centre de Bouaké, le prix du kilogramme du riz a augmenté de 50 FCFA sur chaque variété. Les nouveaux prix sont à 350, 400, 450 voire 500 F CFA le kg en fonction des différentes qualités de cette céréale.
Plus loin, au grand marché de Bouaké, le kilogramme du lait en poudre est passé de 2500 à 3000 F CFA, soit une hausse de 500 FCFA.
Ces augmentations « tous azimuts, du jour au lendemain » font craindre à dame Salimata, une ménagère retrouvée au grand marché, « des disputes interminables avec mon époux ». « Vivement, il faut que le gouvernement face quelque chose en urgence, ça commence à devenir insoutenable », a-t-elle par la suite lâché, le visage grave.

Même son de cloche, dans quelques supermarchés de la ville, où le prix du litre de l’huile raffinée est affiché à 1250 F CFA et celui de la bouteille de 5 litres à 6050 F CFA, soit en augmentation de 50 F CFA depuis quelques jours.
C’est dans le domaine de la construction que cette inflation généralisée se fait le plus sentir avec des indices en hausse entre 100 et 150%. Par exemple, le prix du tuyau 110 (plomberie) est passé entre 4000 et 5000 F CFA en 2021 à 15000 F CFA à ce jour dans plusieurs quincailleries de Bouaké. Ce qui représente une hausse de 150% en l’espace d’une année. Le rouleau de 100m du fil électrique 3X1,5 est cédé en ce moment à 62500 F CFA contre 45000 F CFA en 2021. Le fil 2,5 a quant à lui connu une augmentation de 7500 F CFA sur la même période. Pendant ce temps, le rouleau du tube orange qui était vendu à 9000 F CFA est passé à 21500 F CFA. La tonne de ciment est négociée à 100 000 FCFA, contre 70 000 FCFA, il y a un an.
Le mercredi 9 mars dernier, le gouvernement a adopté une série de décret pour préserver le pouvoir d’achat des populations, face à la hausse des prix de certains produits de grande consommation.
Il s’agit d’une mesure de plafonnement de 3 mois des prix de sept produits de grande consommation que sont l’huile de palme raffinée, le riz, la tomate concentrée, le sucre, le lait, les pâtes alimentaires et la viande de bœuf.
Le jeudi 10 mars, au lendemain des mesures adoptées, le ministère du commerce et de l’industrie en liaison avec le Conseil National de Lutte contre la Vie Chère (CNLVC), a rencontré les acteurs de la grande distribution pour les informer et les sensibiliser au respect des prix des produits plafonnés. A cette occasion, injonction a été faite aux agents du ministère du commerce et de l’industrie à demeurer intransigeant dans les contrôles sur le terrain.
« On espère que ce ne sont pas des paroles en l’air car on attend de vraies actions vigoureuses sur le terrain contre cette anarchie totale », a réagi, Namory Kouyaté, un consommateur du quartier Koko. Selon lui, pour avoir la preuve qu’il s’agit d’une « véritable anarchie sur le marché, il suffit de faire le tour de plusieurs boutiques de quartier et des quincailleries pour se rendre compte que les prix pratiqués diffèrent d’un commerce à l’autre ».
« Ce n’est pas sérieux. C’est pourquoi nous invitons les agents inspecteurs à plus de probité et à la fermeté sur le terrain », a-t-il ensuite exhorté.
Cheik Koné