Bouaké : Des étudiants et acteurs d’ONG formés sur le montage et la gestion de projet communautaire

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

L’entreprise Transcribers and Data Collectors Group (TDC) a organisé du jeudi 1er au samedi 03 Avril 2021 à Bouaké, dans la deuxième ville ivoirienne, une formation sur le montage et la gestion de projet communautaire à l’endroit d’étudiants et acteurs d’Organisation non gouvernementale (ONG).

Selon, le Président Directeur Général (PDG) de TDC Group, Kouamé Joris N’Goran, « les étudiants sont là pour apprendre et monter des projets, mais surtout dans leur proposition de sujets de recherche, que ces sujets soient liés aux Objectifs du Développement Durable(ODD). Ainsi, ils pourront bénéficier de financements, car on le sait sans financements, on ne pas aller loin dans la recherche.

La formation a été assurée par Docteur Doba Soro, socio-Anthropologue, consultant international.

Pour lui, « aujourd’hui, la formation universitaire, bien qu’elle soit bonne ne suffit pas pour que les étudiants soient opérationnels dans le monde du travail, donc, en initiant une formation en montage et gestion de projet, c’est de les outiller suffisamment pour qu’ils puissent être utiles et très opérationnels dans la vie quotidienne, dans la vie pratique. ».

Une trentaine de participants prennent part à cette formation autour de plusieurs modules. Définition des concepts montage et gestion de projet communautaire, Formulation de projet, Elaboration de la matrice du cadre logique ainsi que Recherche de financement sont entre autres quelques modules qui ont été débattus au cours de ces trois jours de formation à la direction régionale de l’agriculture de Bouaké.

A.K.M

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Bouaké : des femmes du secteur informel sensibilisées sur la Covid-19

Côte d’Ivoire-Société-Genre-Autonomisation des femmes

Bouaké360-Bouaké

Quelque cinquante femmes de Bouaké exerçant dans divers secteurs d’activités génératrices de revenus ont été sensibilisées sur la Covid-19 d’une part et formées d’autre part à renforcer leur résilience face aux implications économiques de cette pandémie en vue de se prendre en charge et continuer à aider leur famille, a constaté Bouaké360, sur place dans la deuxième ville ivoirienne.

Du mercredi 27 au vendredi 29 janvier 2021, le foyer jeune Viateur de Bouaké a servi de cadre à ce séminaire de formation financé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et mis en œuvre par l’Organisation non gouvernementale (ONG) Téré avec l’appui technique de la Chaire UNESCO « Eau, Femmes Et Pouvoir de Décisions ».

Au cours de ces trois jours, les 50 participantes ont été instruites sur plusieurs modules se rapportant à la maladie à coronavirus dont entre autres la connaissance de ce virus, ses conséquences, ses différents modes de propagation ainsi que les gestes barrières à mettre en application pour freiner son évolution. Ces femmes ont également été outillées sur des stratégies de communication qui leur permettront en tant que relais de continuer la sensibilisation auprès de leurs consœurs des marchés et des associations.

Elles ont été par ailleurs, sensibilisées sur les questions de genre et sur leurs droits à être financièrement autonomes à travers la création d’activités économiques.

Les bénéficiaires de cet atelier de Bouaké ont aussi été initiés en gestion et comptabilité simplifiée ainsi qu’à l’entrepreneuriat collectif.

Pour la présidente de l’ONG Téré, Tata Tapsoba, ce séminaire de formation des femmes de Bouaké n’est que le début d’un processus qui permettra à terme de trouver des financements pour le repositionnement de ces femmes dans le tissu économique du pays.

« Il faut maintenant emmener les femmes au développement en les aidant à se repositionner dans leurs activités génératrices de revenus », a-t-elle expliqué, ajoutant que cela permettra à ces « courageuses femmes de sortir de l’informel au formel ».  

Les 50 femmes bénéficiaires de ce projet de l’ONG Téré dont des handicapées sont issues de différents secteurs de l’économie de Bouaké telles que la production et la commercialisation d’attiéké, la commercialisation de poissons,  la commercialisation de produits vivriers ainsi que la confection et vente de vêtements, la restauration et la pâtisserie.

Cheik Koné et Lamine Tapsoba

Venance Bahi le maitrisard en Allemand, reconverti interprète en Anglais puis manager

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Aubin Venance Bahi est marié et père d’un enfant. Titulaire d’une maitrise en Allemand, il s’est d’abord essayé au métier d’enseignant en faisant de la vacation avant de se retrouver répétiteur puis interprète en Anglais. Reconverti par la suite commercial, il est aujourd’hui le chef d’agence à Bouaké d’une entreprise de production d’une boisson « thérapeutique » à base de produits naturels. Dans cette interview accordée à Bouaké360, l’ivoirien de quarante-un an revient sur le parcours de sa vie qu’il résume en une phrase : « le dur labeur est le chemin d’or que Dieu réserve à ceux qu’ils approuvent ». Pour lui, « nos jeunes souffrent parce qu’ils sont sans repère ni modèle à imiter ».

Propos recueillis par Eliezer Rodemi

Bouaké360 : Bonjour Mr, veuillez vous présenter.

Je suis Bahi Aubin Venance, actuellement chef d’agence Bouaké de l’entreprise Kligayo, productrice de la boisson Sentinelle. Je suis marié, père d’un enfant.

Bouaké360 : parler nous de votre parcours professionnel voire votre expérience ?

  Il faut dire qu’après l’obtention de ma maîtrise en Allemand, j’ai donné des cours d’allemand juste 6 mois dans un collège à Williamsville (ndlr à Abidjan dans la capitale économique ivoirienne) alors que je résidais encore en cité universitaire aussi parallèlement je donnais des cours à domicile à une fillette en classe de Cp1. C’était la fille d’un libanais commerçant de textiles à Adjamé. Un jour un frère du campus qui travaillait également chez cette même personne m’a informé que ce dernier recherchait quelqu’un capable de parler et écrire l’Anglais pour assurer le poste de secrétaire et assistant dans son entreprise, c’est comme ça que le répétiteur que j’étais est devenu l’assistant du patron et son interprète en même temps.

Après 5 années au cours desquelles j’ai acquis certains réflexes professionnels, je me suis décidé par inspiration divine de me spécialiser en traduction. J’ai donc préparé un diplôme de traduction Anglais- Français- Allemand et Juste 6 mois après cette formation intensive, j’ai eu écho d’un recrutement à l’ONUCI (ndlr : Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire). J’ai alors postulé et j’ai été retenu en qualité d’assistant linguistique auprès des casques bleus, notamment le bataillon Nigérian et après un an j’ai été muté dans un bataillon Pakistanais, à Yamoussoukro puis finalement à Bouaké.

 Après la fin de mon contrat avec l’ONUCI, il faut le dire ça été une période très difficile, mais étant chrétien, le Seigneur Jésus-Christ mon berger a toujours su me relever et me conduire. J’ai trimé pendant 2 ans presque à la recherche d’un emploi dans mon domaine de formation, mais sans succès. J’envisageai donc une reconversion en tant que commercial, et alors que je recherchais la clientèle pour ma propre structure « Fast Coursier », le directeur de Bouaké Optique, M.Yao Jean Baptiste me propose un poste de commercial dans son cabinet d’optique, j’acceptai et ce fut le début d’une nouvelle aventure professionnelle pour moi. De là je rencontre la boisson Sentinelle que je prends à bras le corps pour son implantation dans le Gbêkê et grâce à la confiance que me voue le DG Mr Kligayo Coulibaly, je suis à ce poste de représentant régional et chef d’agence.

(Ndlr : le mandat de l’ONUCI a officiellement pris fin en juin 2017. L’ONUCI avait succédé en 2004 à la mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (MINUCI) pour faire respecter les accords de paix entre les rebelles du nord et les forces gouvernementales dans le pays. Prévu initialement pour un an, la mission s’est prolongée pendant 13 ans).

Bouaké360 : Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confronté dans l’activité que vous menez actuellement ? 

Sourire…

Les difficultés sont multiples et diverses. D’abord pour l’innovation que constitue notre produit Sentinelle, il faut régulièrement expliquer par téléphone ou via les médias aux prospects et clients les vertus thérapeutiques de cette boisson naturelle. Ensuite, la communication n’est pas toujours aisée entre les revendeurs, les clients et nous. La réticence de certains constitue un réel problème malgré la qualité du produit. Enfin, il faut reconnaître que l’agrandissement de la ville de Bouaké est un vrai défi que nous tentons de relever en mettant la boisson dans chaque lieu de vente de la ville et nous espérons y arriver d’ici peu.

Bouaké360 : Quels sont vos objectifs à atteindre à court et à long terme ?

  A court terme, nous envisageons faire de la boisson Sentinelle la boisson naturelle la plus consommée en côte d’ivoire et à long terme nous projetons d’aider d’autres entreprises locales à émerger ou à se développer par notre expérience acquise pour redonner espoir à la population de Bouaké qui fuit cette ville par manque d’emploi viable.  

Bouaké360 : Un message à l’endroit de la jeunesse ivoirienne qui s’adonne à la facilité. 

 Je voudrais dire à mes jeunes frères et sœurs que le dur labeur est le chemin d’or que Dieu réserve à ceux qu’ils approuvent. Nul ne devrait donc bouder cette voie ni l’éviter car c’est le moyen par lequel nous apprenons la vie. De plus la facilité est conséquence de l’impatience et de l’envie, deux péchés qui conduisent à la précocité sexuelle, professionnelle, matrimoniale au détriment des valeurs essentielles que sont la patience, le respect et l’amour.

Bouaké360 : Nous sommes à la fin de notre interview, quel est alors votre mot de fin. 

Je vous remercie pour l’intérêt que vous avez manifesté à mon égard et sachez que je suis reconnaissant pour cette démarche. Je prie que le Seigneur Jésus-Christ vous bénisse.

Mon dernier mot est plutôt un cri de cœur.

Je voudrais lancer un appel à tous afin de corriger un déséquilibre notoire observé ces derniers temps. En effet, la réussite sociale voire l’obtention d’un emploi ou encore l’insertion professionnelle nous préoccupe plus que la moralisation de notre vie et c’est la véritable raison pour laquelle nos jeunes souffrent car ils sont sans repère ni modèle à imiter.

Vous verrez des personnes qui ont socialement réussi mais incapable de vivre en couple ou fonder un foyer, certains sont obnubilés par la richesse à tout prix sans discerner les bons moyens d’y parvenir. La vie aujourd’hui pour bon nombre de jeunes se limite à l’accumulation de biens et la consommation de stupéfiants, ainsi qu’à l’éloge de la beauté physique au grand dam de la beauté intérieure. Ce sont là des maux qui plongent notre jeunesse dans les tourments de la vie. Il nous faut parvenir à une nouvelle génération de modèle de réussite sociale qui combine valeurs morales et compétences professionnelles autrement dit le savoir-être et le savoir-faire doivent être indissociable d’une personne qui a vraiment émergé dans la société afin que nos jeunes frères et sœurs ne prennent pas pour modèles des personnes peu recommandables cela changera leur définition de la réussite.

Je vous remercie.

M’Bandama Serge « le briquetier » du Banco

Côte d’Ivoire-Bouaké-Jeunesse-Métier-Entreprenariat

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

M’Bandama kouadio Serge, la quarantaine révolue est ivoirien et père de 4 enfants. Patron d’une briqueterie artisanale au quartier Banco, à Bouaké, dans la deuxième ville ivoirienne, il revient dans cet entretien accordé à un journaliste de bouake360.com, sur la passion qui le lie à son métier de bâtisseur et en profite pour lancer un appel à la prise de conscience de la jeunesse ivoirienne.

« Je suis un coupeur de briques en terre battue au prix de 50 FCFA l’unité, aujourd’hui la politique est le dernier de mes soucis. A travers la fabrication de briques en terre battue, j’ai pu construire ma propre maison et sillonner quelques localités de la région », lance d’emblée le fabricant de briques en terre battue, avant d’envoyer un message à la jeunesse.

 « J’appelle la jeunesse ivoirienne à ne pas rester oisif, à être des jeunes entrepreneurs en faisant des petits métiers juteux », car « le découragement n’est pas ivoirien », ajoute-t-il.

C’est après plusieurs échecs dans la capitale économique du pays à Abidjan, que Serge a fini par rejoindre sa ville natale Bouaké en 2012 où il s’est reconverti en coupeur de briques en terre battue.

Aujourd’hui, sa petite entreprise qui eu le temps de grandir embauche 3 à 4 jeunes par jour à raison d’un salaire journalier calculé pour chacun sur le nombre de briques fabriqués.

« On gagne environ 20000 FCFA de marge bénéficiaire par jour si tout le stock fabriqué est évacué », explique le chef d’entreprise M’Bandama, soulignant qu’avec l’aide de ses jeunes salariés, il arrive à faire sortir de ses moules entre 900 à 1000 briques par jour.

« C’est un métier difficile certes mais qui reste quelque chose de passionnant, la satisfaction d’avoir été celui la même qui a tapé de ses mains des briques qui serviront à bâtir des murs mais aussi des familles car sans un nid familial adéquat il n’y pas de familles stables dans la société », philosophe-t-il.

Des dabas, quelque 8 bidons de 25l pour se ravitailler en eau et des moules en bois constituent l’arsenal nécessaire à Kouadio et à ses employés pour donner sa forme à ces petites merveilles de couleur ocre qui ont déjà servi à construire une trentaine de maisons dans la région de Gbêkê.

Pour lui, la jeunesse doit laisser la politique aux professionnels de la politique et se tourner résolument vers sa prise en charge.

« J’appelle et j’exhorte la jeunesse au travail en abandonnant ces actes qui mettent notre pays en retard. J’étais propriétaire de maquis dans la commune de Port Bouët dans les années 1999 et 2009 j’ai vu mon espace détruit c’est de là que je me suis rendu à Bouaké et en 2012 j’ai commencé la fabrique de briques en terre et je m’en sors très bien. Au bout de quelques années après mes petites économies j’ai pu doter une femme et me construire une maison deux chambres salon » a-t-il réitéré avant d’appeler la jeunesse ivoirienne au travail légal.

« Je demande aux jeunes comme moi de garder espoir et tout en exerçant un métier légal dans la droiture. Comme on le dit en Côte d’Ivoire on aime bureau avec les briques l’unité à 50 FCFA je vis une vie épanouie et je compte agrandir mon activité avec l’appui de bonnes volontés », a conclu le briquetier du banco, M’Bandama kouadio Serge.

Eliezer Rodemi