Les personnes handicapées de Côte d’Ivoire réclament plus d’autonomie

Bouake360- Bouaké (Côte d’ivoire)

Les personnes handicapées du district de la vallée du Bandama (centre nord ivoirien) ont réclamé, le samedi 17 décembre 2022 à Bouaké, plus d’autonomie en vue de leur « pleine participation », et en toute « égalité » dans la vie socio-économique de la Côte d’Ivoire.

L’annonce a été faite à l’occasion de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées édition 2022, organisée à Bouaké par la Coordination des Associations des personnes en situation de handicap de la vallée du Bandama (CAPH-VB) en partenariat avec la direction régionale de la protection sociale et les associations sœurs, Société sans barrière, VHSM, CBM et Handi Senso plus.

Daouda Coulibaly, président de la CAPH-VB


Malgré quelques avancées notables  » il y a encore un effort à faire pour accroître l’autonomie des personnes en situation de handicap. Parce que la dignité d’une personne c’est de travailler », a fait savoir devant des journalistes, le président de la CAPH-VB, Daouda Coulibaly. Selon lui, les personnes handicapées représentent près de 15% de la population ivoirienne. Pourtant, regrette-t-il ensuite, plus de 80% de cette population n’a pas encore accédé à son autonomie autant financière que sociétale.

Yede Adama Sanogo, directeur de l’ONG Société sans barrière


Yede Adama Sanogo, chef de projet, directeur de l’ONG « Société sans barrière » va plus loin. Résumant la conférence publique qu’il a animée à cette cérémonie, il propose des pistes de solutions.
« Pour que les personnes handicapées puissent être autonome dans notre pays, il est important que ces personnes puissent avoir accès au système éducatif » c’est-à-dire « l’éducation primaire, secondaire, supérieur et à l’enseignement technique et à la formation professionnelle pour avoir des qualifications ».
C’est à ce prix, a-t-il poursuivi, que ces dernières pourraient avoir accès à l’emploi donc à l’autonomie financière.
Selon lui, l’autonomisation dépend aussi de l’accès au service, pourtant, « il y a encore beaucoup de barrières » à ce sujet.


« Nous devons nous mettre ensemble pour lever toutes ces barrières institutionnelles, comportementales et physiques. C’est ainsi qu’on va atteindre l’autonomisation des personnes handicapées en Côte d’Ivoire », a conclu M. Sanogo.


« Il n’y a pas de sous homme, il suffit simplement d’accepter notre handicap, de l’assumer et rien ne vous empêchera de vivre pleinement votre vie », a dit pour sa part, le directeur régional de la protection sociale de Bouaké, Sib Gotouré.


Poursuivant à l’endroit des « valides », M. Gotouré a demandé plus de considération pour les personnes handicapées car  » nous sommes tous de virtuels handicapés ». Illustrant, ces propos par l’histoire d’un professeur d’histoire-géographie, devenu sourd-muet après s’être trompé sur la posologie d’un produit pharmaceutique. Le représentant régional du gouvernement ivoirien, n’a pas manqué de lister quelques réalisations majeures de l’Etat au profit des personnes handicapées. Notamment, la dérogation spéciale pour le recrutement de personnes handicapées dans la fonction publique et l’effectivité de la mise en route de l’éducation inclusive.


A Bouaké, 3 écoles primaires publiques pilotes accueillent depuis quelques années déjà des enfants en situation de handicap. Il s’agit des groupes scolaires, Ville nord, Mamianou et Ex-fille, qui compte dans leur effectif, des sourds-muets pour les deux premières et des non-voyants pour la dernière.


Un défilé sur l’artère principale du quartier Air France 2 a ponctué cette célébration placée sous le thème »pleine participation et égalité des personnes handicapées pour vivre autonome ». Ils étaient plusieurs sourds-muets, non-voyants, albinos ou autres handicapés physiques à participer à cette procession. Pour les organisateurs, ce défilé avait pour objectif principal de montrer aux yeux du monde que les personnes handicapées demeurent « fières et assument » leur état.
Cheik Koné

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Bonne gouvernance : restitution des travaux du mécanisme d’évaluation par les pairs dans la vallée du Bandama

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

La salle de conférence du marché de gros de Bouaké a servi de cadre de réflexion le samedi 25 Septembre 2021 sur l’atelier de restitution des travaux de la Commission nationale du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (CN-MAEP) menés par le coordonnateur Traoré Tidiane dans le district de la vallée du Bandama.

La CN-MAEP est un projet de l’Union Africaine (UA) qui consiste à porter un regard critique sur la gestion de la démocratie ainsi que sur la bonne gouvernance dans les États africains qui ont ratifiés le décret.

Le coordonnateur Traoré Tidiane a fait savoir que ce projet consiste à juger la gouvernance en Côte d’Ivoire afin de contribuer à son amélioration.

« Nous sommes là, pour juger la démocratie et la bonne gouvernance dans nos différents pays. Nous nous sommes rencontrés en septembre dernier pour travailler sur ce projet et la population a apporté sa contribution sur comment se passe la gouvernance en Côte d’Ivoire », a indiqué M. Traoré, ajoutant que les réponses reçues ont été consignées dans un rapport qui a été ensuite étudié par les parties prenantes à savoir, la Haute autorité pour la bonne gouvernance (HABG) et l’Inspection générale de l’État (IGE).

Selon Traoré Tidiane, le projet CN-MAEP s’articule autour de quatre axes que sont la démocratie et les droits fondamentaux renforcés pour une paix durable, le leadership transformateur national ainsi que l’amélioration de l’efficacité des politiques publiques et la gouvernance des entreprises et enfin la lutte contre la corruption et des infractions assimilées renforcées.

« Les populations ont proposé plusieurs solutions qui pourront les permettre à améliorer leur condition de vie et de travail », a-t-il conclu.

Marie Jeanne Ahouo, une participante, a salué ce projet qui a permis d’exposer sur différents problèmes vécus par les populations. Dans la foulée, elle a invité les autorités paysannes à inclure la femme dans les projets de développement.

« Nous demandons aux autorités paysannes d’octroyer des terrains aux femmes afin qu’elles puissent cultiver. Tout ce qui concerne le développement en Côte d’Ivoire, est cher à notre niveau. On espère que le gouvernement prendra en compte nos suggestions », a-t-elle lancé.

Eliezer Rodemi

Vallée du Bandama/ Dabakala : cohésion et solidarité au centre de la 1è sortie du ministre gouverneur Jean Claude Kouassi

Bouaké360-Bouaké (Côte d’Ivoire)

Le tout nouveau ministre gouverneur de la vallée du Bandama, Jean Claude Kouassi a effectué sa première sortie officielle le samedi 21 aout 2021 à Dabakala, dans le centre-nord ivoirien, où il a appelé les élus locaux et les populations de ce département de la région du Hambol à la cohésion et à la solidarité.

Nommé par décret présidentiel le 18 juin dernier en tant que ministre gouverneur de la vallée du Bandama, qui regroupe les régions de Gbêkê et du Hambol, le ministre-gouverneur Jean Claude Kouassi s’est officiellement présenté à la population de cette partie de son district autonome ce samedi. Cette cérémonie a donc été l’occasion pour lui d’expliquer son rôle et ses missions à la tête de ce nouvel instrument de développement local. C’était dans la cours de la mairie de Dabakala en présence des autorités administratives, politiques, religieuses et coutumières du district. 

Profitant de la lucarne offerte, les élus locaux n’ont pas hésité à exprimer quelques doléances.

« Notre hôpital n’a pas de plateau technique, nous avons des lycées et collèges qui ne répondent plus aux exigences de l’éducation, nous avons un manque d’enseignants et avons besoin de renouveler le niveau de l’éducation nationale », a brossé à sa prise de parole le maire de la commune de Dabakala, Souleymane Ouattara.

Poursuivant, il a fait un tour d’horizon complet sur les problèmes de sa commune notamment le déficit d’eau potable et l’insécurité. A ce sujet, il a mis un accent particulier sur la réhabilitation des locaux de la gendarmerie nationale.

« Créer la richesse dans le département de Dabakala sous toutes ses formes pour permettre à la population de bénéficier de ses durs labeurs parce que Dabakala est une région qui a le plus grand espace rizicole. Il y a beaucoup de choses à faire et nous sommes prêts à travailler avec vous », a-t-il conclu, remerciant le président Alassane Ouattara pour la mise en place de ce puissant instrument de développement.

Dans la même veine, le président du conseil régional du Hambol, Konaté Ibrahim Kalil, a félicité le ministre gouverneur pour sa nomination, demandant expressément à ce dernier d’aider sa région à lutter contre le phénomène de l’orpaillage clandestin en créant des chantiers écoles. Il a également exhorté, le nouveau ministre gouverneur à associer les élus locaux dans les prises de décisions et tenir compte des réalités du terrain.

A son tour, le ministre gouverneur Jean Claude Kouassi est revenu sur le sens de sa toute première visite officielle depuis sa nomination.

« Je suis ici sous l’invitation du maire et de son 4eme adjoint qui ont lancé ici un tournoi de la solidarité et m’ont demandé de le parrainer ce que j’ai accepté », a-t-il fait savoir, ajoutant avoir profité pour sa toute première sortie dans la vallée du Bandama pour rencontrer le préfet, les chefs traditionnels et guides religieux, les élus et les maires d’une partie de son district.

« Nous sommes heureux de rencontrer toutes ces personnes avec lesquelles nous devons entretenir la proximité pour réussir la mission qui nous a été confiée par le chef de l’État », a souligné M. Kouassi avant de parler des missions à lui confiées dans le cadre du fonctionnement de son district autonome.

Selon lui, le district est chargé de contrôler, de coordonner et de réaliser ce qui n’est pas fait au niveau de la commune au niveau de la région.

« Nous sommes face à une règle de subsidiarité, qui veut que ce qu’on sait faire à un niveau on ne le fasse pas à un autre niveau, même dans la rareté nous utilisons l’argent du contribuable qui nous ai confié, nous devons faire ce que nous devons dans le respect des prérogatives et des missions qui ont été confiées à chacun », a expliqué M. Kouassi.

« Nous devons nous mettre ensemble pour mieux coordonner et faire aboutir. Faire en sorte que les projets qui ne sont pas encore réalisés soient bien suivis, réalisés et bien réalisés et que celui qui en bénéficie en dernier ressort soit la population ivoirienne. Nous sommes venus pour prolonger ce que les élus font déjà et faire la part aussi de ce qui n’est pas encore réalisée par les élus. Je crois que la cohésion et la solidarité ne doit pas nous manquer, nous sommes une équipe et nous devons travailler avec cet esprit d’équipe mettons nous ensemble solidairement parce que c’est ainsi que nous allons aider le président Alassane Ouattara à mieux réussir sa mission », a-t-il conclu.

Avec une superficie de 28 530 km2, le district de la vallée du Bandama a pour chef lieu Bouaké et comprend deux régions que sont le Gbêkê et le Hambol. La région de Gbêkê dans le centre ivoirien est composée des départements de Bouaké (chef lieu de région et de district), Béoumi, Botro et Sakassou. Le Hambol, au centre nord comprend 3 départements que sont Katiola (chef lieu de région), Dabakala et Niakaramadougou.

Eliezer Rodemi